Un ami lyonnais m'a mis le nez dedans et elles sont vraiment passionnantes, ces messagères de l'espace!

Allez voir aussi la recherche des météorites, les impactites, le cratère de Monturaqui.

 

Les météorites

 

beau bout de ferraille

 

  D'où vient cette fascination qu'exercent sur les hommes ces pierres venues du ciel?

Sans doute parce qu'elles viennent du ciel, justement. Elles nous en apprennent sur nos origines, celle de la terre surtout. Regardez cette météorite de fer. Elle est née d'un cataclysme inimaginable. Ce fer était au cœur d'une planète et pour arriver seul, jusqu'à nous, il a bien fallu qu'un autre bloc le sépare du reste, et pas un petit!

En effet, seul, un bloc de la taille d'une planète ou un très gros astéroïde peut fracasser une autre planète. Puis les morceaux ont erré dans l'espace pendant "un certain temps". Pas toujours tranquillement, déjà, la vitesse: plusieurs kilomètres par seconde. A cette vitesse, la moindre rencontre est un évènement qui peut vous modifier le portrait. Quant à l'arrivée, elle ne s'est pas très bien passée non plus. Regardez sa surface, on dirait un morceau de pâte à modeler avec des empreintes de doigts (les regmaglyptes ). Il s'agit des tourbillons d'air chaud qui ont fondu et soufflé le métal!

Puis c'est le choc! Cela peut faire très très mal, ça dépend de la taille du météore, il peut y avoir formation d'impactites.

Enfin sur terre pour un repos bien mérité!

Ce bloc de fer a longtemps été la seule source de ce métal sur notre planète d'où la racine commune aux mots "sidéral" "sidérurgie" et même "sidérant" comme frappé de stupeur: soit devant la chute, soit par la météorite quoique, en ce cas, on n'est plus apte à penser quelque chose. Le métal, quand il faisait partie du coeur d'une planète, a refroidi à des vitesses de l'ordre du degré par million d'années ce qui a provoqué la formation de figures de cristallisation dites de Widmanstätten visibles sur cette photo. On remarque des inclusions de graphite.

Quand on pense au temps qu'il a fallu pour que cette planète se forme, vive sa vie, refroidisse, fasse une mauvaise rencontre, erre dans l'espace puis arrive ici, on est vraiment sidéré!

Figures de  Widmanstätten

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Les figures vues de plus près

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Hexaédrite (?)

Dans cette page tirée du site du Collège de Bois Boulogne on trouve toutes les explications voulues pour comprendre la formation de ces figures. J'en extrais ces quelques lignes mais vous voudrez bien vous reporter aux pages citées pour le texte complet. Sur le site, vous trouverez également un espace météorites, riche en informations de toutes sortes.

"L'alliage Fer-Nickel forme dans les sidérites essentiellement deux minéraux: la Kamacite, cubique à corps centré pauvre en Nickel et la Taenite, cubique à face centrée riche en Nickel...
Si la teneur en Ni est inférieure à environs 6% la Taenite se transformera entièrement en Kamacite une fois la température suffisamment froide. De gros cristaux cubique de Kamacite formeront la météorite...
Si la teneur en Ni est comprise entre 6% et environs 20% les deux phases seront présentes dans la météorite. Dans ce cas, des atomes de Ni et de Fe vont diffuser dans l'alliage. L'effet net sera la formation de cristaux de Kamacite à structure cubique centré et pauvre en Ni en même temps qu'un enrichissement en Ni des la phase Taenite...

Lorsque la température sera descendue à environs 700°C, la teneur en Ni de la Kamacite sera d'environs 5%. Ainsi, si 50% de l'alliage s'est transformé en Kamacite à 5%, la teneur de la Taenite restante sera de 15%. On s'aperçoit qu'il restera toujours de la Taenite même si on laisse aller le processus de façon idéale (À l'équilibre et temps infini). En effet, une fois que 87% de l'alliage sera devenu de la Kamacite a 5%, la Taenite aura une teneur en Ni supérieure à 38% et la Kamacite ne pourra plus se former...
Ces bandes formées de Kamacite délimité par la Taenite forment des figures caractéristiques découvertes par William Thomson et rendue célèbres par le compte Alois de Widmanstätten..."

Chondres

Quand l'astéroïde n'atteint pas la taille où il peut fondre, il n'y a pas différenciation/séparation des divers éléments. Ils restent mélangés et on observe la présence de chondres, sortes de sphérules de métal ou autre. Evidemment il existe tous les états intermédiaires où la chaleur a été plus ou moins active.

 

Au-delà d'une certaine taille, la chaleur produite par l'énergie des impacts (nombreux en période de formation) et par la désintégration des éléments radio-actifs, ne peut plus se dissiper assez vite. La surface d'échange avec l'espace, augmente moins vite que la masse. Alors le planétoïde se met à fondre, le fer et le nickel, plus lourds, coulent au fond, c'est à dire au centre. Les éléments plus légers, flottent au-dessus et forment le manteau comme sur la Terre. Selon l'endroit d'où la météorite proviendra, sa composition et son aspect seront bien différents. Ci contre une coupe de ferreuse, très brillante. Ci dessous, une pallasite provenant de l'interface entre le noyau et le manteau. On y voit des inclusions d'olivine dans une matrice de fer. C'est une météorite russe, beaucoup moins jolie qu'une Esquel mais enfin!

 

Chinga (ataxite)

Pallasite

Howardite

DAG 671 C'est une Howardite (Structure bréchique). Pour simplifier, elle provient du mélange , à la surface du corps parent, de roches superficielles basaltiques avec des roches de profondeur à la suite d'un impact important).
Les Howardites seraient de véritables échantillons de sols planétaires soumis à des impacts. Collec. D.Padirac.


Esquel, c'est beau, hein?

Jolie coupe, en voici une autre, vue en transparence et ici en réflexion.

Une curieuse pallasite trouvée en Russie, en 1967. Décrite dans ce Météoritical Bulletin , sous le nom de "Seymchan". Elle a des inclusions d'olivine et des structures de cristallisation dans la matrice métallique.

Seymchan

Cela faisait un moment que je trouvais intéressants les couteaux ou coupe-papiers en sidérite. Miracle, à Ensisheim, je tombe sur une lame de Gibeon qui va faire l'affaire presque sans chute, sans jeu de mots. Malheureusement, sa longueur ne permet pas un emmanchement correct. Je décide donc de braser un bout d'inox pour la rallonger, après tout, les sidérites, avec leur nickel, sont un peu des inox. Cette photo prise de l'autre côté de la soudure, montre que la brasure argent a bien pénétré dans l'interface et mouillé correctement la météorite.

Avant la soudure j'ai percé et taraudé les trous qui vont permettre de visser le manche en bois, je n'ai pas retouché le dos de la lame, il avait déjà cette forme. Par contre, j'ai fait l'affutage sur une ponceuse à bande, malheureusement, des petits éclats partent sans trop crier gare et il faut s'arrêter quand c'est à peu près satisfaisant. Sinon, ça se travaille avec des outils pour l'acier: scie à métaux, meule, lime... Fixez la ponceuse la bande en haut et prenez la pièce à la main comme avec un back-stand.
Par précaution, j'ai mis la partie non soudée de la météorite, dans l'eau. Il faut aussi faire un montage pour aligner et maintenir parfaitement les deux morceaux pendant la brasure.

Pour le manche, c'est le plus simple: deux demi-coques avec une fraisure au milieu pour laisser passer la soie, visser, poncer et voilà!

 

Pour aller plus loin, il est évident que les mots clés "météorites, chutes, astéroïde...." dans Google vous donneront une foule de liens mais je vous recommande le site http://users.skynet.be/meteorite.be qui est fort bien documenté concernant tous les aspects de la passion météoritique.
Pour ce qui est de la connaissance scientifique la page sur les météorites du cours de M. Jacques Gispert, vous permettra de faire un point clair et complet sur la question.

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